Par le Dr Salma Tesson-Jebri.

Femme de 46 ans se plaignant de céphalées et troubles de l’équilibre d’installation brutale.
Un scanner cérébral a été réalisé interprété qui ne révèle rien d’anormal.
Une IRM avec injection est réalisée à la suite de l’aggravation des signes cliniques :
🔹Céphalées orthostatiques, calmées par la position couchée puis devenant permanentes
🔹Fatigue majeure
🔹Nausées
🔹Acouphènes
Un tableau clinique d’hypotension orthostatique comme décrit par Schievink (NEJM 2021).
SCORE DE BERN
IRM PRECOCE : ce que l’IRM murmurait déjà ! Diminution de la citerne optochiasmatique, diminution de la citerne prépontique, engorgement veineux, pas encore de pachyméningite, minime ptose amygdalienne.
➡️ Score de Bern = 4 points. Le diagnostic aurait été possible dès cette étape si le score avait été appliqué. Le score de Bern est un outil simple et reproductible pour guider la détection des formes précoces d’hypotension intracrânienne.
Une relecture structurée peut transformer une IRM “normale” en diagnostic décisif.

IRM DE CONTROLE : quand la gravité devient un symptôme. Pachyméningite diffuse, descente amygdalienne, réduction marquée des citernes, engorgement veineux massif.
➡️ Hypotension intracrânienne typique
L’évolution clinique et radiologique confirme le diagnostic.
L’hypotension intracrânienne résulte le plus souvent d’une fuite du liquide céphalo-rachidien (LCR) au niveau spinal, entraînant une diminution de la pression intracrânienne. En réponse, le cerveau s’affaisse légèrement dans la boîte crânienne, avec traction sur les veines pontiques, les nerfs crâniens et les méninges.
Cette adaptation passive se traduit en imagerie par :
🔹Une réduction des citernes basales (prépontique, optochiasmatique).
🔹Un engorgement veineux lié à la vasodilatation compensatrice.
🔹Une pachyméningite diffuse secondaire à la dilatation veineuse méningée.
🔹Parfois une descente des amygdales cérébelleuses mimant une malformation de Chiari.
🔹L’exploration est complétée par une IRM médullaire à la recherche d’une brèche durale et éventuellement une collection épidurale.
Quand la gravité tire le cerveau, l’histoire d’un diagnostic différé !





