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Le scanner thoracique à faible dose (LDCT) : un tournant dans le dépistage du cancer du poumon

2 Juin 2025 | Actualités du groupe

Par le Dr Mickaël Suissa.

Le cancer du poumon demeure la première cause de mortalité par cancer dans le monde. Malgré les avancées thérapeutiques, le pronostic reste très réservé, avec un taux de survie à cinq ans inférieur à 20 %. Ce constat s’explique en grande partie par un diagnostic souvent trop tardif, lorsque la maladie est déjà avancée.

« Face à cet enjeu de santé publique majeur, le scanner thoracique à faible dose (LDCT) s’impose comme un outil de dépistage efficace, particulièrement chez les fumeurs et ex-fumeurs à haut risque : personnes âgées de 50 à 75 ans, avec un tabagisme ≥20 paquets-années, fumeurs actifs ou sevrés depuis moins de 15 ans », explique le Dr Mickaël Suissa, radiologue à l’Institut de Radiologie de Paris (IRP).

Les atouts du scanner à faible dose : dose de rayonnement très sensiblement réduite par rapport à un scanner standard, examen rapide (moins de 5 minutes), non invasif, sans injection de produit de contraste, validé scientifiquement dans le cadre du dépistage organisé (NLST, Nelson), facilement intégrable dans un parcours coordonné de soins.

Il nécessite cependant une mise en œuvre dans des centres d’imagerie équipés et avec des radiologues formés dans l’interprétation des LDCT. « L’examen peut mettre en évidence des faux-positifs, entraîner un risque de surdiagnostic et n’est pas adapté à tous les patients, notamment ceux considérés comme étant à faible risque ». Depuis 2023, l’IRP couple ce type d’examen avec une double lecture du logiciel d’IA Veye Lung Nodules, conçu pour aider les médecins à examiner les scans CT (tomodensitométries) lors de la détection, de la classification, de la quantification et de l’évaluation de croissance des nodules pulmonaires solides et sub-solides.

A partir de septembre 2025, le programme Impulsion va recruter 20 000 participants fumeurs ou anciens fumeurs sevrés depuis moins de 15 ans, sur une période de 18 mois. Ce programme fait suite à l’étude Cascade, qui a évalué en France la pertinence d’un dépistage organisé du cancer du poumon par tomodensitométrie (TDM) low dose, et aux études NLST (États-Unis) et Nelson (Europe) qui ont démontré que le dépistage annuel par LDCT permet une réduction significative de la mortalité spécifique par cancer du poumon, respectivement de 20 % et 24 %. Ces résultats reposent sur la capacité du LDCT à détecter précocement des nodules pulmonaires à un stade potentiellement curable.

« Le dépistage du cancer du poumon par LDCT représente un progrès considérable en matière de santé publique, à condition d’être encadré, ciblé et couplé à une stratégie de sevrage tabagique. Sa mise en œuvre efficace nécessite une organisation rigoureuse, une formation dédiée des professionnels et une coordination interdisciplinaire ».

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