Par la Dr Clarisse Lafont.

Le cancer des testicules touche principalement les hommes jeunes, généralement entre 15 et 40 ans. Bien qu’il s’agisse d’un cancer relativement rare (2 500 nouveaux par an en France), son incidence est en augmentation. Diagnostiqué à temps, il bénéficie d’un excellent taux de guérison, sans négliger par ailleurs les incidences en termes de fertilité et d’estime de soi. Dans la plupart des cas, c’est lors d’une anomalie autopalpée que le cancer est ensuite diagnostiqué, d’où l’intérêt d’enseigner l’autpalpation dès l’adolescence.
L’imagerie médicale occupe une place essentielle dans l’ensemble du parcours diagnostique et thérapeutique :
🔹L’échographie scrotale constitue l’examen de première intention. Simple, non invasive et hautement sensible, elle permet de différencier avec précision une masse intra-testiculaire – suspecte de malignité – d’une lésion extra-testiculaire généralement bénigne. L’évaluation de la vascularisation par Doppler aide également à caractériser la lésion et à orienter vers une prise en charge urgente lorsqu’un cancer est suspecté.
🔹Dans un second temps, le scanner thoraco-abdomino-pelvien est indispensable pour établir le bilan d’extension. Les tumeurs germinales ont en effet un tropisme ganglionnaire spécifique, en particulier vers les chaînes rétropéritonéales. Le scanner permet d’identifier l’atteinte ganglionnaire ou viscérale et de guider la stratégie thérapeutique, qu’il s’agisse d’une chimiothérapie, d’une curage ganglionnaire ou d’une surveillance active.
🔹L’IRM peut être utile dans certains cas complexes, notamment pour préciser l’extension loco-régionale ou lorsque les résultats de l’échographie sont ambigus, ce qui permet d’améliorer la caractérisation d’un nodule testiculaire et d’éviter des chirurgies délabrantes. Par ailleurs, l’imagerie intervient aussi dans la surveillance post-thérapeutique, en détectant précocement une récidive ganglionnaire ou pulmonaire afin d’adapter rapidement le traitement.
Grâce à la complémentarité de ces différentes techniques, l’imagerie médicale permet aujourd’hui une prise en charge plus rapide, plus précise et plus efficace du cancer des testicules.
La priorité doit être également portée en dépistage sur les patients à risque – avec des antécédents de cryptorchidie ou des antécédents familiaux – et sur ceux ayant déjà eu un cancer des testicules car ils ont un risque sensiblement plus élevé que la moyenne de développer un cancer de l’autre côté.