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Cas clinique de carcinome papillaire encapsulé

12 Mai 2025 | Actualités du groupe, Cas cliniques

Par le Dr Stéphanie Cohen-Zarade.

Discordance…

Mme M., 69 ans, se présente pour sa surveillance habituelle. Elle a pour antécédent un traitement conservateur du sein gauche il y a plus de 20 ans avec chirurgie, irradiation et hormonothérapie adjuvantes.  Il y a un an, est apparue une masse pseudo kystique inféro-interne du sein gauche, qui a bénéficié d’une seule cytoponction revenue bénigne (Figure 1). Sur la mammographie et l’échographie du jour, la masse est stable en taille mais de nombreuses calcifications polymorphes y sont apparues (Figures 2 et 3).

On décide de réaliser un nouveau prélèvement, cette fois par microbiopsie sous échographie. Le diagnostic est un carcinome papillaire encapsulé.

Le carcinome papillaire encapsulé est une entité histologique rare, représentant environ 1 à 2 % des carcinomes mammaires. Il se caractérise par une architecture papillaire bien circonscrite, encapsulée, sans infiltration stromale. Son excellent pronostic le distingue des autres carcinomes mammaires invasifs. Les récepteurs hormonaux sont positifs dans la majorité des cas. HER2 est négatif dans la plupart des cas. Le Ki-67 est faible à modéré (<10-15 %), témoignant d’un faible potentiel prolifératif. La présentation en imagerie est le plus souvent une masse ronde ou ovale, de contours nets, avec possibles microcalcifications amorphes ou en pop-corn. Un contenu kystique intralésionnel est possible. C’est une tumeur de très bon pronostic, avec une évolution locale lente et un risque métastatique faible. Le diagnostic différentiel repose sur l’immunohistochimie :

🔹Adénome papillaire : présence de cellules myoépithéliales intra-lésionnelles.

🔹Carcinome papillaire invasif : absence de capsule et infiltration du stroma adjacent.

🔹Hyperplasie papillaire atypique : prolifération épithéliale papillomateuse avec atypies focales, mais sans critères francs de carcinome.

On rappelle avec ce cas, que face à une discordance radio-histologique, il est impératif de poursuivre les investigations. L’apparence prime sur l’étiquette diagnostique initiale.

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